Comme chacun le sait l’arsenal a été construit à l’endroit même où se trouvait le marabout de Sidi-Abdallah, dont il a hérité le nom. Or ce dernier a très probablement été édifié sur les ruines ou à proximité d’une cité punique. Rappelons en effet que sous Carthage toute la région comprenait de nombreuses cités plus ou moins importantes (voirChronologie succincte de Menzel Bourguiba ). D’ailleurs dès le début du chantier de l’arsenal des recherches archéologiques ont été menées (en 1902 par Viollier David, en 1919 et 1923 par L. Poinssot et R. Lantier) sur le site qui ont permis de très importantes découvertes. Notamment la fameuse « mosaïque de Sidi-Abdallah » (visible au musé du Bardo) ou encore les « termes de Fundus Bassianus » (D’après une inscription, le domaine représenté est le Fundus Bassianus, qui appartenait à un certain Sidonius. Belle villa avec galerie en bord de mer). Des découvertes qui nous informent sur la façon dont vivaient les populations de l’époque. Je vous invites à entrer dans le site de « Bizerte Ya Hasra » qui traite de cette question. Il y a également les travaux de l’archéologue reconnu, qui a beaucoup travaillé sur la Tunisie, Paul Gauckler (1866 – 1911).
M.D.
La Mosaïque de Sidi Abdallah ou les thermes de Fundus Bassianus.
En 1896, la France amorce son plan militaro–stratégique en construisant un port de guerre sur la rive sud du lac de Bizerte.
Grâce aux fouilles dues aux travaux de construction de l’arsenal de Sidi Abdallah et de l’émergence immédiate de la ville de Ferryville (Menzel Bourguiba), plusieurs points de structures archéologiques ont été mis au jour. D’autres fouilles ont suivi alors jusqu’à nos jours.
La découverte la plus marquante est assurément celle des installations des thermes de Fundus Bassianus.
Il s’agissait des thermes romains dont les salles, reposant sur des hypocaustes (Un hypocauste est le nom donné au système de chauffage par le sol utilisé à l'époque romaine et gallo-romaine surtout dans les thermes romains), étaient pavées de mosaïques, avec plusieurs niveaux de pavements superposés.
Le plus remarquable est celui exposé au musée du Bardo qui nous montre dans un tableau des plus pittoresques, un paysage marin où s’ébattent pêcheurs, poissons et baigneurs. L’atmosphère n’est pas sans rappeler celle des lieux non loin d’Hippo Diarrhytus, où Pline l’ancien ainsi que Pline le Jeune avait placé son histoire d’amitié singulière d’un dauphin avec un enfant, fait divers dont le retentissement touristique avait fini par troubler la tranquillité de la petite ville d’Hippo Diarrhytus (Voir article « Ya Binzarty, ya gaddêm ras el houta »).
On peut y voir aussi un monstre marin engloutissant un nageur imprudent et une scène de pêche en barque où quatre personnages halent un filet. Sur le rivage à l’arrière plan, on distingue des habitations de pêcheurs ou des fabrica. C’est certainement le paysage littoral représentant le tracé de l’ancien rivage de Sidi Abdallah.
Au dessus du tableau, accolé à une bordure représentant des dauphins, une inscription de six hexamètres, donne, en acrostiche, le nom du propriétaire : Sidonius ainsi que celui du domaine où se trouvaient les thermes : le Fundus Bassianus, « surnommé Baïs ». cette inscription n'est pas visible sur la copie de la promenade de la Digue Nord.
D'autres mosaïques ont été mis au jour comme la représentation d'Arion ou Tara chevauchant un dauphin.
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